L’arrestation récente de trafiquants d’ivoire d’éléphants au Benin par les autorités administratives remet sur la table les questions liées au trafic de cette ressource.
Du petit chasseur aux commanditaires, du passeur aux acheteurs, le trafic d’ivoire a de multiples ramifications impliquant de nombreux intermédiaires et le crime organisé. Les bénéfices de ce trafic sont énormes. En effet, d’un continent à l’autre, la survie des éléphants est l’otage d’un trafic que rien ne semble pouvoir arrêter. Les saisies d’ivoire sont toujours plus nombreuses, et destinées principalement à des pays d’Asie, notamment la Chine.
« Dans les rues de Pékin, l’escalade des prix favorise le marché noir », a-t-on appris de source officielle. L’ivoire est un signe extérieur de richesse et de réussites convoitées par les classes moyennes qui ne cessent d’augmenter pour s’enrichir.
En Afrique, de plus en plus de braconniers sont prêts à approvisionner ces marchés. Ils massacrent les pachydermes pour leurs défenses, à l’intérieur même des réserves s’il le faut.
Du côté des autorités béninoises, cette opération pourra freiner les appétits des trafiquants dans la sous-région.« Les réseaux criminels organisés profitent de la crise du braconnage des éléphants, ils brassent des volumes sans précédent, opèrent avec une relative impunité et craignent peu les poursuites », a expliqué Tom Milliken, expert du commerce de l’ivoire à TRAFFIC, un réseau international de surveillance du commerce des espèces sauvages.
Ainsi, comme les diamants du sang de la Sierra Leone ou les minerais pillés du Congo, l’ivoire semble être la dernière ressource du conflit en Afrique, arrachée dans des zones de bataille reculées, facilement monnayable et qui alimente aujourd’hui les conflits aux quatre coins du continent.