Les affrontements entre les dahalos, voleurs de zébus et les forces de l’ordre ayant fait quinze morts la semaine dernière, les villageois se sentent de moins en moins en sécurité, de sorte que certains ont décidé de se réfugier à Antananarivo en attendant que la sécurité s’y installe.
Plus rien ne parait sûr aujourd’hui pour les campagnards malgaches des régions du Sud. Depuis que les dahalos, voleurs de zébus se sont affrontés aux forces de l’ordre la semaine dernière, les villageois se sentent dans une totale insécurité. Au cours de cet affrontement l’on avait déploré une quinzaine de morts dont treize dahalos et deux gendarmes.
Depuis quelques années les villageois subissent sans cesse des pertes de troupeaux. Exaspérés, certains d’entre eux rejoignent aujourd’hui la ville pour plus de sécurité. Fanomezana, 60 ans, a quitté son village d’Amboasary sud pour rejoindre Antananarivo. « J’ai abandonné mes terres, ma maison, mes rizières. Les dahalos sévissent chez nous, ils ont volé mon troupeau de 120 bœufs, c’était en 2013 », a-t-il déclaré.
Cette situation a créé une sorte de paranoïa chez les agents des forces de l’ordre devenus violents envers les citoyens. « Quand les gendarmes te voient, et que tu n’as pas tes papiers, ils te demandent de l’argent, et quand tu n’as pas d’argent, ils te tirent dessus. J’ai eu peur, donc je me suis réfugié ici», s’implore amèrement un campagnard qui a abandonné son village
L’espoir des fugitifs est que le calme revienne prochainement. Mais une fois le siège des dahalos levé, l’Etat devrait faire disparaître la misère qui sévit dans le sud du pays et éradiquer l’esprit des dahalos pour que tous les Malgaches retrouvent sécurité et stabilité.