La création d’une nouvelle milice augure mal de la solidarité dans le camp de la rébellion dans le nord du Mali. A quelques jours de l’ouverture des négociations inter-maliennes dans la capitale algérienne, le « Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) » force le paysage politique pour avoir, selon certains analystes, « sa part du gâteau ».
Gatia est constitué de Touaregs de la tribu de l’officier El Hadj Gamou, d’Arabes du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) loyaliste et de Songhoïs. Sa mise en place déplaît à un grand nombre, notamment Ahmed Mohamed ag Hamani, président de la Plateforme et ancien Premier ministre malien.
« Nous sommes contre la création des milices ethniques armées qui risquent de compliquer davantage les problèmes », a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la presse locale.
Autrement dit, la naissance de Gatia et de tout autre groupe risqueraient de conduire infailliblement le Mali vers une guerre civile.
Ainsi, il importe que des mesures soient prises, notamment le démantèlement et le désarmement de ces milices en vue de faire évoluer le processus de paix.
Le Mali semble étranger à la notion de paix depuis le renversement des institutions par l`armée en mars 2012, pour protester contre la mauvaise gestion du problème Touareg et l’entrée en scène, quelques temps après, des mouvements rebelles dans le nord du pays.
Les Touaregs, peuple nomade implanté dans cette région avant l’arrivée des Français en Afrique de l’Ouest, ont toujours regretté que leur territoire ait été intégré au Mali lors de sa création en 1960. Ils rêvent de créer leur propre Etat.
Les objectifs diffèrent d’une faction à l’autre au point de semer une zizanie dans l’arène politique et d’entraver la paix au Mali.