La justice sénégalaise a ouvert le dossier de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, deux militants des droits de l’Homme assassinés dans la nuit du 1er au 2 juin 2010, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
L’ouverture de cette information judiciaire fait suite au dépôt le 2 juin dernier d’une plainte avec constitution de partie civile, par la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme(FIDH) et les familles des victimes à l’encontre de Paul Mwilambwe, considéré comme l’un des responsables présumés dans cette affaire.
En se fondant sur le principe de la compétence extraterritoriale, le tribunal de Dakar a accueilli la demande des plaignants et ordonné l’ouverture d’instruction. Mardi, le juge d’instruction a entendu les parties civiles afin de confirmer les charges et marquer du même fait l’ouverture de la procédure judiciaire.
Pour Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, un pas très important a ainsi été franchi et la prochaine consistera en l’audition du colonel major Mwilambwe. Cet officier de la police congolaise qui, selon l’organisation internationale des droits de l’Homme, était présent sur les lieux au moment des faits incriminés, vit actuellement en exil à Dakar.
A noter que pour les familles de Floribert Chebeya, à l’époque responsable de l’ONG congolaise « La voix des sans voix » (VSV) et de Fidèle Bazana, son chauffeur et plus proche collaborateur, ce procès était très attendu. L’épouse de M. Bazana, dont le corps n’a jamais été retrouvé, a déclaré espérer que toute la lumière soit faite et demande la restitution du corps de son mari afin de pouvoir faire finalement son deuil.
La FIDH a salué l’attitude de la justice sénégalaise dans ce dossier et lancé un appel à la poursuite impartiale de la procédure.