La télévision d’Etat, une chaîne privée ainsi que l’opposition nigérienne affirment que le président du Parlement Hama Amadou a discrètement fui le pays pour le Burkina Faso après que ses homologues parlementaires ont autorisé son audition par la justice au sujet d’un trafic présumé de bébés au Nigéria.
Mercredi, le bureau politique de l’Assemblée nationale nigérienne a autorisé l’audition de Hama Amadou par le juge d’instruction en charge du dossier. La demande en a été faite mardi par le conseil des ministres après une « requête » du ministre de la Justice. Le président de l’Assemblée nationale s’est retrouvé impliqué du fait que l’une de ses épouses est actuellement écrouée dans le cadre cette affaire retentissante de trafic international de bébés entre le Nigéria, le Bénin et le Niger, créant ainsi un climat politique des plus malsains. Au total dix-sept personnes dont douze femmes, ont été écrouées fin juin au Niger. Elles sont toutes inculpées de « supposition d’enfants » (délit qui consiste à attribuer la maternité d’une enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde), « faux et usage de faux » et « déclaration mensongère ».
La levée de l’immunité parlementaire du président de l’Assemblée nationale n’est pas encore requise à ce stade de l’enquête mais l’autorisation de son audition ouvre la voie à une potentielle arrestation. Pour l’opposition, cette mesure est une manœuvre politicienne ourdie par le pouvoir en place, Hama Amadou étant considéré comme le principal adversaire du chef de l’Etat Mahamadou Issoufou pour l’élection présidentielle de 2016.Une source parlementaire affirme que Hama Amadou aurait saisi le Conseil constitutionnel pour qu’il se prononce sur la légalité de cette procédure.