Le Parlement burundais a adopté jeudi un projet de loi visant à régulariser la situation des langues dans le pays. L’anglais est ainsi devenu une langue officielle, en plus du français et du Kirundi.
Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Joseph Butore, cette officialisation de l’anglais n’a pas pour objectif d’exclure le français qui est, depuis l’époque coloniale, la langue couramment utilisée dans l’administration et dans l’éducation, même si la loi définit le Kirundi comme la seule langue officielle du pays. L’anglais n’a été introduit dans ce pays que lorsque celui-ci a rejoint l’East African Community (Communauté d’Afrique de l’Est), une organisation regroupant des pays majoritairement anglophones.
Loin de vouloir faire perdre au Français sa place dans le pays, ce projet de loi n’est qu’une mise en œuvre de la « diplomatie linguistique du gouvernement », a indiqué M. Butore. « On adopte l’anglais pour être en ordre avec les autres pays de l’EAC », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : « Nous ne voulons pas fermer les portes, nous voulons que les francophones se sentent à l’aise, tout comme les anglophones ».
Le ministre a en outre souligné que le gouvernement burundais cherche en réalité à faire valoir le français au sein de l’EAC. « On veut accepter l’anglais, pour qu’au contraire on nous ouvre les portes pour véhiculer le français dans les pays de la Communauté est-africaine », a-t-il déclaré. Le gouvernement a d’ailleurs déjà demandé à ses partenaires d’accorder au français le statut de langue officielle de cette organisation est-africaine.
Toujours est-il que l’anglais demeure prépondérant au sein de cette organisation, et tend même à s’imposer aux pays francophones, tels que le Rwanda.