Le président du Sénat rwandais, Jean-Damascène Ntawukuliryayo, a démissionné de ses fonctions, a-t-on appris mercredi des médias rwandais.
Selon le quotidien New Times qui a rapporté l’information, cette démission est officiellement motivée par des raisons personnelles. Cependant, M. Ntawukuliryayo a également été mis en cause par 15 membres du Sénat qui avaient réclamé sa démission, en estimant qu’il gérait mal la Chambre Haute. Sa démission a été annoncée mercredi au cours d’une session extraordinaire des Sénateurs, qui ont approuvé unanimement sa décision.
M. Ntawukuliryayo, qui avait été candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2010 remportée par Paul Kagamé, dirigeait le Sénat rwandais depuis octobre 2011. Il avait également occupé plusieurs postes ministériels. Malgré sa démission, il reste sénateur. Il est aussi membre du Parti Social-démocrate (PSD), le deuxième parti politique rwandais, qui appartient à la coalition gouvernementale.
Le Rwanda, qui a été en 1994 le théâtre d’un génocide ayant coûté la vie à près de 800.000 personnes issues pour la plupart de la minorité Tutsi, fait aujourd’hui bonne figure sur le continent africain en terme de progrès économique. Ainsi, en l’espace de 20 ans, le PIB par habitant a été multiplié par cinq. De même, le taux de pauvreté a baissé de 25% ces dernières années, tandis que les inégalités ont été considérablement réduites. Le pays attire de plus en plus d’investisseurs étrangers, séduits par le climat des affaires qui y règne.
Toutefois, sur le plan politique, le pays fait l’objet de nombreuses critiques de la part des ONG et de plusieurs pays occidentaux. Il est notamment mis en cause pour son implication dans le conflit qui sévit actuellement dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Le régime de Paul Kagamé est également critiqué pour de nombreuses violations des droits de l’Homme.