Un minibus a explosé sur une mine abandonnée vendredi dernier dans le nord de la Guinée Bissau, faisant au moins vingt-et-un morts et une quinzaine de blessés, selon les sources sécuritaires et hospitalières. Le gouvernement bissau-guinéen a décrété deux jours de deuil national. Du dimanche 28 au lundi 29 septembre, le drapeau national a été mis en berne sur tous les bâtiments et lieux publics.
Dès l’annonce de l’accident, le gouvernement a immédiatement convoqué une réunion de crise et mis sur pied une commission d’enquête chargée de déterminer les circonstances exactes de cette explosion.Cette commission est composée du ministre de la Justice, Carmelita Pires, ceux de l’Intérieur, Botché Candé, et de la Défense nationale, Cadi Seydi et de la Communication sociale Aguinélo Regala. Un autre comité de solidarité avec les familles des victimes a été créé et sera présidé par Blony Nhassé, ministre de la Femme et de la Famille.
Selon des témoins de l’accident, le car de transport en commun a sauté sur la mine après avoir tenté d’éviter une flaque d’eau au milieu de la voie. Des sources médiatiques pointent aussi du doigt la surcharge du véhicule en question. Un premier bilan de la police faisait état de 19 morts, mais deux autres personnes ont succombé à leurs blessures, après avoir été transportées à l’hôpital.
Une équipe de déminage des forces armées bissau-guinéennes a été dépêchée sur les lieux pour analyser les débris de l’engin. D’après un communiqué de l’armée, il s’agit d’une mine anti-char datant de la période de lutte pour la libération menée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) contre le colonisateur portugais, il y a 40 ans.
Selon le directeur général du Centre national de l’action anti-mine, César de Carvalho, le pays dépense actuellement 600.000 dollars américains par an pour se débarrasser de quelque 4000 mines anti-personnel et anti-char qui jonchent son territoire.