L’opposant burundais Léonce Ngendakumana vient d’écoper d’un an de prison ferme, pour « dénonciation calomnieuse » contre le pouvoir en place.
M.Ngendakumana, dirigeant de la principale coalition d’opposition du Burundi, était poursuivi en justice pour « dénonciation calomnieuse, diffamation et haine raciale». Il était mis en cause pour avoir envoyé au secrétaire général des Nations Unies, une lettre dans laquelle il dénonçait certaines actions du pouvoir. Il accusait notamment ce dernier de préparer un plan similaire à celui ayant provoqué le génocide rwandais de 1994. Il n’avait pas hésité à comparer l’aile jeunesse du Cndd-FDD (le parti au pouvoir), à la milice rwandaise Interahamwe qui avait activement participé au génocide de 1994. Dans sa lettre, il faisait également un rapprochement entre la radio populaire Rema FM et la radio dite « des Mille Collines », qui, en avril 1994, avait lancé les appels aux massacres au Rwanda.
Attaqué en justice, M. Ngendakumana avait dénoncé un procès politique, organisé par le pouvoir dans l’unique but de l’éliminer. Début septembre, le parquet avait requis une peine d’emprisonnement de cinq ans contre lui. Finalement il a été condamné jeudi 02 octobre à un an de prison ferme. Toutefois, il a annoncé qu’il ferait appel du jugement.
Mais en attendant, l’opposant continue de dénoncer un procès politique. « Le pouvoir du président Pierre Nkurunziza vient de démontrer encore une fois sa volonté de neutraliser l’opposition », a-t-il déclaré, ajoutant que ces « tentatives de réduire l’opposition au silence sont vaines ».
Le Burundi, qui s’apprête à organiser en 2015 des élections générales très importantes, connaît ces derniers temps un regain de tensions politiques ponctuées par des violations des droits humains et des entraves aux libertés. Une situation qui suscite l’inquiétude de la communauté internationale.