De retour sur la scène politique après deux années dans le maquis, Afonso Dhlakama, candidat de la Renamo à la présidentielle du 15 octobre prochain, est plus que jamais convaincant.
On le croyait mort. Avec ses derniers meetings, on se rend bien compte qu’on s’est trompé. Plus que jamais aujourd’hui, Afonso Dhlakama, le candidat de la Renamo aux présidentielles du mercredi est décidé à prendre les rênes du pouvoir. Pour rappel, le Mozambique n’a pas connu l’alternance politique au fauteuil présidentiel depuis son indépendance en 1975. Alors que les choses se mettent en place et que le pays connait une forte croissance économique, due à ses réserves de gaz off-shore, la bataille pour renverser l’hégémonie du Frelimo, première formation politique nationale, se fait rude. Et ce malgré le fait que Felipe Nyusi l’ex-ministre de la Défense d’Armando Guébuza et candidat du Frelimo, soit le moins connu des candidats.
Il semble que M.Dhlakama se soit destiné à prendre le pouvoir. Ces trois dernières décennies, il les a consacrées à cette lutte. Après la guérilla, l’homme convertit sa milice en principal parti politique dont il est le principal dirigeant depuis 1992. A 61 ans, le candidat de la Renamo continue de charmer les foules sur son passage. D’ailleurs, le 4 septembre dernier, alors qu’il sortait du maquis pour se préparer à la double élection de ce 15 octobre, il a traversé les rues de Maputo sous les acclamations des foules. Obete Samuel, qui a assisté récemment au meeting du chef de la Renamo confie : « Il était attendu comme le messie » et Joseph Hanlon, un observateur, d’ajouter que « Le message est concret, pertinent et positif».
Même si tout semble se jouer désormais entre le Frelimo et la Renamo, il y a toujours fort probable que Daviz Simango du Mouvement Démocratique du Mozambique et maire de Beira, puisse remporter cette présidentielle. Les urnes, toutefois, trancheront sur le prochain président du pays, même si certains candidats remettront en question les résultats annoncés.