Quels moyens faut-il employer pour lutter efficacement contre le trafic de la drogue et la criminalité internationale organisée ?
Cette question a été au cœur d’une réunion de haut niveau organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en collaboration avec les autorités bissau-guinéennes à l’Assemblée populaire nationale (ANP) de Guinée-Bissau du 24 au 27 octobre. Le choix de ce pays et les circonstances de cette rencontre se justifient par la hausse ces derniers temps du trafic de drogue et du crime organisé qui continuent à plomber l’économie bissau-guinéenne, malgré les efforts consentis par les nouvelles autorités du pays.
Pendant trois jours, membres du gouvernement, parlementaires, magistrats, représentants de la société civile et l’Inspection de lutte contre la corruption se sont attaqués à des sujets déterminants au plus haut point pour le pays, tels que la corruption, les menaces de la criminalité organisée et le rôle des pouvoirs publics dans la lutte contre ces phénomènes. Les quantités de drogue saisies aux larges des côtes bissau-guinéennes ont relativement baissé, mais le phénomène a pris une autre forme avec un rythme régulier de jeunes filles, dont des étudiantes, débarquant à l’aéroport international Osvaldo Vieira de Bissau avec parfois plusieurs kilogrammes de capsules de drogue dans l’estomac.
Les discussions ont aussi porté sur la mise en place d’un plan d’action national qui pourrait être appuyé par une unité opérationnelle, à caractère régional s’il le faut, car tous les pays de la côte ouest-africaine sont concernés par le problème. En effet, ces dernières années la sous-région est de plus en plus gangrénée par une hausse de la corruption ainsi que la montée du terrorisme et, selon Pierre Lapaque, coordinateur régional de l’ONUDC, l’organisation a justement pour rôle de soutenir la lutte des Etats contre ces crimes et l’impunité.