Désormais, le Numsa, principal syndicat dans le domaine de la métallurgie, s’est séparé de l’ANC, le parti au pouvoir dans la nation arc-en-ciel, dans le but de mettre sur pied sa propre formation politique. Ce qui a fait l’effet d’une bombe dans le monde politique sud-africain.
Bien qu’ayant décidé de rompre son alliance avec l’ANC, le Numsa entend demeurer membre du Cosatu, la principale confédération des syndicats. Pourtant, celle-ci est liée au pouvoir en place. Quoi qu’il en soit, le Numsa avait amorcé sa rupture d’avec l’ANC depuis quelques mois déjà.
En annonçant officiellement l’effectivité de ce retrait, ce syndicat en a profité pour fixer à décembre prochain le lancement de son parti, baptisé « le Front uni ». Le secrétaire général de la Numsa, Jim Irvin, a dévoilé une des raisons qui a contribué à la création de cette formation politique, en expliquant que les ouvriers éprouvent le besoin de disposer d’un parti qui défend leurs intérêts. Ce qui, selon le Numsa, n’était pas le cas à propos de l’ANC, que ce syndicat critiquait régulièrement pour son libéralisme. Dans le même élan, le Numsa s’en est souvent pris au président sud-africain Jacob Zuma et à son administration, dénonçant les scandales et le népotisme. Les tensions entre les deux parties avaient atteint leur comble lorsque le syndicat avait carrément appelé, lors des élections générales en décembre dernier, à ne pas voter en faveur de l’ANC. Même si ce parti ne l’a pas encore reconnu publiquement, le retrait du Numsa est un véritable coup dur. En effet, cette organisation syndicale compte, dans ses rangs, pas moins de 330 000 adhérents.Un électorat non négligeable à un an et demi des élections locales.