Chaque année, la commémoration de la Marche Verte de 1975, événement clé dans l’histoire du Maroc, est une occasion pour les souverains successifs d’adresser un message à la nation. C’est un moment durant lequel le souverain parle à son peuple du chemin parcouru, et ce qu’il reste à parcourir. Cette année, Mohammed VI a prononcé un discours fort concernant le Sahara, le processus de régionalisation avancée, et le développement territorial.
Mohammed VI a souligné la diversité culturelle de l’identité marocaine, et veut en faire une force pour le pays. Il considère que la régionalisation est un processus qui permet de gérer chaque région selon ses spécificités, et compte sur le soutien de tous les citoyens. Une richesse qui découle de l’histoire du pays, écrite à travers les différents brassages qu’elle a connue. « Mais la régionalisation à laquelle nous aspirons ne se réduit pas à des textes juridiques et au transfert, du centre vers les régions, des ressources matérielles et humaines. Nous voulons plutôt qu’elle soit fondée sur le patriotisme sincère impliquant un attachement sans faille à l’intégrité territoriale de notre pays. ».
A propos du Sahara, les données avancées par Mohammed VI montrent que le Maroc a fortement investit dans la région pour son développent, et insiste sur le fait qu’elle fait partie intégrante du pays. En effet, le Roi avance que le développement humain au Sahara après le départ des espagnols était en dessous de la moyenne nationale, alors qu’il est au-dessus aujourd’hui. Il reconnait certains dysfonctionnements dans la gestion du territoire depuis la Marche Verte, et durcit le ton contre ceux qui profitent de la rente. « Nous savons très bien qu’il y a ceux qui servent la Patrie avec dévouement et sincérité, et ceux qui, en revanche, veulent mettre la Patrie au service de leurs intérêts. Ceux-là ont fait de l’extorsion une doctrine immuable ».
Concernant la perception du conflit par les ONG des droits de l’Homme, le souverain fustige l’instrumentalisation de ce principe par les partis internes et externes. Il rappelle qu’il a toujours était disposé à négocier, dans l’intérêt des citoyens. Les avancées du Maroc en matière de droits de l’Homme dans la région sont représentatifs des efforts fournis par le pays, et en cours de perfectionnement.
L’Algérie, qui abrite le mouvement séparatiste, est pointée du doigt par le Maroc pour son ingérence dans le dossier. Conscient des défis à relever pour la stabilité de la région, Mohammed VI incite l’Algérie à reconnaitre sa responsabilité dans le conflit, et d’assumer ses choix qui risquent de déstabiliser la région. « Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit, il n’y aura pas de solution. Et faute d’une perception responsable de la situation sécuritaire tendue qui sévit dans la région, il n’y aura pas de stabilité ».