Récemment exclu de la centrale syndicale Cosatu, le Numsa, organisation qui regroupe les métallurgistes en Afrique du Sud, a affirmé son intention de lancer sa propre formation politique, d’ores et déjà baptisée le « Front uni », d’ici fin 2014.
Entre le Numsa et l’ANC, parti au pouvoir dans la nation arc-en-ciel, c’est désormais fini. Cette rupture a été consommée par l’exclusion de l’organisation syndicale des métallurgistes de la Cosatu. Le secrétaire général du Numsa, Irvin Jim, a d’ailleurs commenté cette décision, estimant que celle-ci constitue une menace pour l’avenir de la centrale syndicale. « Quelques leaders ont décidé du futur de 2,2 millions de membres de la Cosatu. Ils ont réussi à accomplir ce que le régime de l’apartheid n’avait pas pu faire, c’est-à-dire détruire une fédération qui était à la fois un bouclier et une lance pour les travailleurs et pour la conscience de la nation »,a-t-il déclaré. Il n’a pas manqué de charger l’ANC, disant détester « les politiques néolibérales » dont ce parti « est devenu le champion » durant les deux décennies de démocratie. Pour cause, les travailleurs, les classes ouvrières et les indigents seraient, selon lui, défavorisés par ce type de politiques.
Comme alternative, le Numsa va lancer, en décembre, une nouvelle formation politique – le Front uni -, comme annoncé dimanche par son secrétaire général. « Avec le Front uni, nous allons lutter sans relâche à travers tout le pays pour donner le pouvoir aux travailleurs et aux communautés locales », s’est-il engagé. Selon des sources syndicales, le Numsa pourrait traduire la Cosatu en justice pour l’avoir exclu.