Samedi à l’occasion du 20e anniversaire du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), les autorités tanzaniennes et les responsables de ce tribunal ont appelé les pays de la communauté internationale à accueillir sur leur territoire les personnes acquittées par la Cour.
En effet, huit personnes acquittées par le TPIR ainsi que trois autres ayant purgé leur peine, sont obligées de vivre dans une maison sécurisée à Arusha (Tanzanie) où siège ce tribunal, car elles n’ont pas pu trouver de pays d’accueil, et dépourvues de documents de voyage.
« J’appelle humblement les représentants des gouvernements ici présents à voir comment ils peuvent prendre cette responsabilité internationale d’accepter d’accueillir les personnes acquittées ou libérées par le TPIR », a déclaré le vice-président tanzanien Mohammed Gharib Bilal, au nom des États membres de l’ONU, ajoutant que « le TPIR avait contacté à plusieurs reprises les gouvernements de ces pays pour qu’ils acceptent d’accueillir les personnes libérées par le tribunal, mais sans succès ».
Pour rappel, le TPIR a été créé le 8 novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU, afin de juger les responsables du génocide ayant ensanglanté le Rwanda entre avril et juillet 1994. A ce jour, le Tribunal, qui doit clôturer ses activités le 31 décembre 2014, a réussi à mettre sous les verrous 61 personnes, dont 7 en appel, mais acquitté 14 accusés dont, seulement six ont pu trouver des pays d’accueil.
Pour le greffier du TPIR, Bongani Majola, l’impossibilité pour les acquittés de partir de la Tanzanie est un échec pour le TPIR et un grand défi aux droits de l’Homme. Au demeurant, les huit acquittés refusent de retourner au Rwanda, estimant que leur sécurité serait menacée.