Les ouvriers du chantier de construction du barrage de Lom Pangar dans l’est du Cameroun ont entamé une grève illimitée le 6 novembre 2014, réclamant à leur employeur, l’entreprise chinoise CWE (China International Water & Electric Corporation), le respect de certains engagements pris lors de précédents mouvements de grève.
Ces salariés réclament notamment leur droit à l’immatriculation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), ainsi que le paiement de certaines primes, en particulier celle de rendement. A noter que l’immatriculation à la CNPS est une revendication récurrente des grévistes du chantier de Lom Pangar, lors du débrayage du 25 au 3 juillet 2012.
La CWE est critiquée par les autorités camerounaises pour le traitement qu’elle réserve à ses travailleurs. Ainsi, l’EDC (Electricity development corporation),principale compagnie électrique du pays, reproche à l’entreprise chinoise ses « tergiversations » et son « double jeu » quant à l’amélioration des conditions de travail des ouvriers. Une attitude d’autant plus répréhensible que l’entreprise reçoit régulièrement les acomptes et les avenants contractuels. Cette situation qui entraîne de fréquentes suspensions des travaux, n’est pas sans conséquences sur l’avancement du barrage de Lom Pangar dont la mise en eau partielle doit avoir lieu d’ici septembre 2015.
A terme, ce barrage aura une capacité de retenue d’eau de plus de 6 milliards de mètres cubes, et sera accompagné d’une centrale de 30 MW. Sa construction, d’un coût global de 195,69 millions de dollars, est financée conjointement par la Banque Mondiale, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Africaine de Développement, la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale, et l’Agence Française de Développement. La fin des travaux est prévue pour mars 2016.