L’homme politique congolais Jean-Claude Muyambo, leader du parti SCODE (Solidarité congolaise pour la démocratie), a annoncé samedi qu’il quittait la majorité présidentielle, pour se ranger désormais aux côtés de l’opposition.
C’est sans détour que l’ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi a annoncé sa décision. « Je prends congé de la majorité présidentielle. Et c’est terminé ! J’entre dans l’opposition. Aujourd’hui, quand vous venez me voir, vous devrez être en présence d’un opposant au régime de Kabila », a-t-il déclaré.
Cette défection intervient après la décision récente de M. Muyambo de s’opposer contre l’intention du président Joseph Kabila de réviser la Constitution congolaise afin de briguer un nouveau mandat en 2016. Ces derniers mois en effet, le leader du SCODE a plusieurs fois appelé M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, à renoncer à la présidence à la fin de son troisième mandat, comme cela est prévu dans la loi fondamentale du pays.
« Joseph Kabila a fait des choses magnifiques. Mais en 2016, nous voulons qu’il y ait alternance», avait-t-il déclaré en août dernier après avoir dénoncé à plusieurs reprises l’absence de débat au sein du pouvoir, quant à la question de la révision constitutionnelle.
Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est survenue samedi, quand M. Muyambo a été empêché de se rendre à un meeting de son parti à Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental. Alors qu’il était en route, son avion a reçu l’ordre des autorités de la province de faire demi-tour. Une interdiction que le dirigeant du SCODE a fermement dénoncée,la qualifiant de « frein à la démocratie », ajoutant que « c’est pour cela que je trouve que ça ne sert à rien de continuer avec la majorité présidentielle ».