Toutes les dispositions sont prises aujourd’hui au Kenya pour en finir avec le phénomène de l’excision. Pour le départ en vacances des élèves du primaire, Keriako Tobiko, le procureur de la République en charge des cas de mutilations génitales féminines, a prévenu par une lettre de sommation aux parents contre cette pratique illégale. Beaucoup de législations se sont succédé au Kenya sur ce sujet. La première loi, votée en 2001 sous Daniel Arap Moi interdisait l’excision pour les filles de moins de 18 ans et prévoyait une peine de 12 mois de prison pour les récalcitrants, mais son application n’a jamais été mise en exécution.
Le nouveau texte, adopté par le parlement kényan prévoit une peine d’emprisonnement de 3 ans de prison et dans certains cas de décès de l’enfant, la peine peut aller jusqu’à la prison à vie.Ce texte prévoit aussi des sanctions pour les individus qui aident à la circoncision, pour ceux qui donnent leur maison pour abriter ces actes ou pour des parents qui permettent que l’excision soit pratiquée sur leur fille.
Dans le cadre de la lutte contre l’excision le procureur a créé en mars dernier une unité spéciale, consacrée à la lutte contre ce phénomène. Six mois après la mise en place de cette unité, plus de cinquante personnes sont au tribunal. Même si les Kenyans refusent toujours de témoigner devant les instances et que la corruption au sein de l’administration judiciaire garantit l’impunité des auteurs, tout semble être mis en ordre aujourd’hui pour éradiquer ce phénomène.
Récemment en visite à Nairobi, Ban Ki Moon, Secrétaire général des Nations unies, a demandé que « la mutilation des filles et des femmes doit cesser au cours de cette génération « . « Pourvu que les responsables du pays comprennent cet appel émanant d’un responsable onusien », s’insurge un citoyen qui mène campagne contre la pratique illégale de l’excision