L’État centrafricain a porté plainte la semaine dernière devant la justice française contre l’ancien chef d’Etat François Bozizé, pour possession de biens mal acquis.
La plainte, déposée à Paris devant le Parquet National Financier (PNF), fait référence notamment à certains biens mobiliers et immobiliers, ainsi que des avoirs bancaires appartenant à M. Bozizé, son entourage, ou ses anciens alliés politiques. Pour l’heure, le PNF est en train d’étudier cette plainte, avant d’ouvrir éventuellement une enquête préliminaire. Selon l’avocat de l’État centrafricain, Maître William Bourdon, cette action en justice est « inédite car elle vise à la fois des faits de corruption et de biens mal acquis, les deux principaux outils d’appauvrissement d’un pays quand il est sous la coupe d’un clan ».
Pour rappel, François Bozizé a été président de la République Centrafricaine de 2003 à mars 2013, date à laquelle il a été évincé du pouvoir par l’ex-groupe rebelle Séléka. Ce coup d’Etat a déclenché une crise sans précédent qui a fortement affecté l’économie de la Centrafrique, un des pays les plus pauvres de la planète.
Dans sa requête, le gouvernement centrafricain accuse l’ancien chef d’Etat d’avoir acquis son patrimoine, qui comporte entre autres des voitures de luxe, par des moyens illicites, en l’occurrence des pots-de-vin obtenus dans le cadre de contrats miniers et de cession de droits d’exploitation.
La plainte de l’Etat centrafricain concerne également l’homme politique français Patrick Balkany qui serait en effet l’ayant-droit d’une commission versée sur un compte de Singapour par l’entreprise française Areva, en rémunération de la médiation d’un conflit entre cette entreprise et le gouvernement centrafricain. M. Balkany serait également impliqué dans un trafic de passeports de complaisance. Des allégations auxquelles le député-maire de Levallois-Perret n’a pas encore réagi.