Le Burkina Faso vit des heures de hautes agitations en ce moment, où la crise socio politique perdure. En effet dans la nuit du vendredi au samedi, les commerçants ont arpenté les rues de Ouagadougou en exprimant leur ras-le-bol des traitements dont ils sont victimes de la part des militaires. Pour déverser leur colère, ces derniers ont saccagé tout sur leurs passages en brulant des pneus, et en vandalisant des panneaux publicitaires. Mais pour être sûr d’être entendu, ce sont les sièges du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir), ainsi que celui de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (Fedap/BC) qui ont été le théâtre d’actes de violence et d’exactions de tout genre. En réponse à ces agissements, les services du ministère de la Sécurité ont décrété, le même jour, par le biais d’un communiqué radiodiffusé, un couvre-feu allant de 19h à 6h du matin à Ouagadougou, et ce avec effet immédiat jusqu’à nouvel ordre. Par ailleurs le président burkinabé, suite à la mutinerie d’une partie de sa garde rapprochée, avait dissout la veille son gouvernement constitué il y a à peine 3 mois. Le président a aussi limogé vendredi dernier deux hauts placés de l’armée en les personnes du Chef d’Etat-major général, le Général Dominique Djendjéré, et du chef du corps du Régiment de Sécurité Présidentielle, le Colonel Omer Bationo. Blaise Compaoré connait surement les heures des plus difficiles où son pouvoir n’a jamais été aussi contesté. En outre sa tendance à satisfaire automatiquement les revendications des militaires alors que celles des autres travailleurs stagnent depuis longtemps, irrite les syndicalistes. Pour la première des pancartes « Blaise dégage » ont été exhibées dans les rues de la capitale.