Les États-Unis ont appelé jeudi la Tanzanie à renforcer sa lutte contre la corruption, condition nécessaire pour pouvoir continuer à bénéficier du « Millenium Challenge Account », un programme d’aide bilatérale fournie au pays par le gouvernement américain.
Cette exhortation intervient alors que la Tanzanie a beaucoup régressé ces dernières années en matière de bonne gouvernance. Ainsi, au cours des six dernières années le pays a perdu 17 places dans le classement de l’indice de perception de la corruption de Transparency International, pour se situer au 119e rang mondial.
Ce pays a récemment été secoué par une affaire de corruption dans le secteur de l’énergie. En effet, d’après le rapport d’une enquête demandée par des membres du parlement, plusieurs hauts responsables du gouvernement auraient frauduleusement autorisé le transfert d’un fonds public d’environ 122 millions de dollars à une compagnie privée. Suite à ces révélations, le parlement a demandé le mois dernier la démission de plusieurs autorités, notamment le procureur général et le ministre de l’Energie. Une requête sur laquelle le président Jakaya Kiwete doit se prononcer la semaine prochaine.
Selon Mark B. Childress, l’ambassadeur des États-Unis en Tanzanie, « des progrès dans la lutte contre la corruption sont nécessaires pour bénéficier de la deuxième tranche du Millenium Challenge Account ». La première tranche de ce programme d’aide avait permis à la Tanzanie de récolter en 2008 des subventions de 698 millions de dollars. L’obtention de la deuxième tranche, dont le montant n’est pas encore connu, est désormais conditionnée à des progrès dans la lutte anti-corruption.
La Tanzanie a découvert récemment des réserves de gaz naturel dont le volume s’estime à près de 53,2 trillions de pieds cubes. Mais en raison des affaires de corruption qui minent le secteur de l’énergie, l’aide internationale se retrouve retardée.