Le chef militaire tchadien Abdel Kader Baba-Laddé,recherché par les autorités centrafricaines pour des exactions contre les civils, a été arrêté en début de semaine dans le nord de la Centrafrique par les forces de maintien de la paix de l’ONU.
Selon Myriam Dessables, la porte-parole de la force onusienne MINUSCA, cette arrestation est survenue dans la région de Kabo, près de la frontière tchadienne, où sont déployés des Casques bleus onusien s qui ont appréhendé le chef rebelle tchadien, en vertu d’un mandat d’arrêt de la justice centrafricaine. Il est tenu pour responsable de nombreuses exactions commises sur le sol centrafricain entre 2008 et 2012.
Abdel Kader Baba-Laddé, qui dirige le mouvement rebelle FPR (Front Populaire du Redressement), était arrivé en Centrafrique en 2008, après avoir été expulsé du Tchad. De retour au Tchad en 2012, il a exercé des fonctions de ministre, et de député dans le département de la Grande Silo (au sud).
Son mouvement, le FPR, est accusé par les autorités centrafricaines d’avoir perpétré de nombreuses exactions, en particulier des meurtres de civils, du vol de bétail, ainsi que l’attaque d’une mine d’uranium dans le nord de la Centrafrique. Selon des sources humanitaires, les affrontements entre le FPR et les forces centrafricaines et tchadiennes ont provoqué le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
La Centrafrique, petit pays d’Afrique centrale, a sombré dans le chaos en mars 2013, après la prise du pouvoir par la Séléka, un groupe rebelle majoritairement musulman. S’en est suivie une flambée de violences intercommunautaires qui ont considérablement fragilisé le pays tant sur le plan politique qu’économique. La transition, actuellement assurée par la présidente Catherine Samba de Panza, doit déboucher en 2015 sur l’organisation d’élections générales, avec l’assistance des forces de maintien de la paix de l’ONU.