Le procureur général de la Tanzanie Frederick Werema a démissionné de ses fonctions mardi, après avoir été impliqué dans une affaire de corruption ayant récemment ébranlé le secteur de l’énergie et suscité un vif débat au parlement.
La démission de M. Werema fut réclamée depuis le mois dernier par le parlement qui l’accuse d’avoir participé, avec d’autres hauts responsables du pays, à une transaction illégale dans le secteur énergétique.
Des députés de l’opposition avaient en effet ordonné une enquête dont le rapport publié récemment révèle que plusieurs hauts responsables, dont le Procureur général et le ministre de l’Energie, avaient ordonné le paiement d’un fonds public d’environ 122 millions de dollars à une entreprise privée. Ce fonds proviendrait d’un compte séquestre détenu conjointement par la compagnie énergétique nationale TANESCO et la société IPTL (Independant Power Tanzania) .Ce montant aurait été transféré à la société mère d’IPTL, Pan African Power (PAP) en 2013. Un transfert jugé parfaitement légal par PAP et les hauts responsables qui l’ont ordonné. Après avoir débattu de ce rapport, les parlementaires avaient réclamé le limogeage des responsables impliqués dans cette affaire.
Suite à la révélation de cette affaire, un groupe de 12 bailleurs de fonds internationaux de la Tanzanie ont retardé le paiement de leurs aides budgétaires à ce pays (près de 500 millions de dollars), réclamant qu’une enquête soit menée et publiée, et que des décisions appropriées soient prises. Pour leur part, les Etats-Unis ont invité la semaine dernière le gouvernement tanzanien à renforcer sa lutte contre la corruption, pour pouvoir continuer à bénéficier de l’aide bilatérale du gouvernement américain.
La Tanzanie dispose actuellement d’importantes réserves de gaz naturel estimées à environ 53,2trillions de pieds cubes.Mais le secteur énergétique du pays reste miné par de nombreuses affaires de corruption qui retardent l’aide l’internationale.