Après les manifestations du week-end dernier qui ont fait de nombreux blessés et au moins un mort, plusieurs dirigeants de l’opposition gabonaise ont été convoqués mercredi devant la police judiciaire de Libreville.
Selon le porte-parole de la présidence, Alain-Claude Bilie By Nzé, ces opposants ont été convoqués afin de s’expliquer sur leur décision d’organiser une manifestation alors que cela leur avait été formellement interdit par le gouvernement. Ce faisant, ils ont « enfreint délibérément une interdiction conforme à la loi », a fait valoir M. Bilie By Nzé, ajoutant que « la justice cherche à identifier les responsables des dégâts corporels et autres occasionnés lors de la manifestation ».
Plusieurs leaders de l’opposition, dont l’ancien secrétaire de l’UA, Jean Ping et l’ex-premier ministre Jean Eyéghé Ndon, se sont rendus au siège de la Police Judiciaire, où ils sont restés pendant près d’une heure.
D’après Jean-Pierre Rougou, le chargé de communication du Front de l’opposition pour l’Alternance (Fopa), une coalition de partis, les opposants ont refusé de se soumettre à des audiences individuelles, car n’ayant «aucune confiance en la justice ». « Nous avons également demandé au patron de la PJ de cesser la traque de nos domiciles, car des voitures banalisées sont stationnées devant chez plusieurs d’entre nous depuis quelques jours », a-t-il ajouté.
Samedi dernier, la manifestation de l’opposition a provoqué de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, faisant un mort, d’après le gouvernement, mais six selon l’opposition. Un étudiant de 30 ans a été notamment tué, dans des circonstances demeurées floues. En effet, l’opposition soutient qu’il est mort suite à une balle tirée par les forces de l’ordre. Ce que le gouvernement a démenti, affirmant que ce sont les opposants qui ont eux-mêmes orchestré cet assassinat afin d’en rejeter la responsabilité sur les policiers.