Des centaines d’étudiants ont manifesté mardi à Tamanrasset, ville distante de 2000 km d’Alger, contre l’exploitation du gaz de schiste. Un mouvement de contestation qui ne fait que prendre de l’ampleur dans le Grand sud algérien.
Avant ces étudiants, des milliers de résidents de plusieurs localités situées dans la région algérienne du Grand sud expriment, par le biais de manifestations, leur ferme opposition à ce type d’exploitation depuis plus d’une semaine.
A en croire certains spécialistes américains, cette partie de l’Algérie regorge de 200 000 milliards de m3 environ de réserves de gaz de schiste. Mais, l’exploitation de cette manne énergétique préoccupe les habitants de la région au plus haut point. Ceux-ci ont carrément sollicité un moratoire sur ce projet d’exploitation et un débat national sur les conséquences environnementales et sanitaires du recours à la fracturation hydraulique.
Cette mobilisation n’est pas fortuite du fait que depuis environ un an, des opposants à l’exploitation du gaz de schiste basés dans le Grand sud algérien font du porte-à-porte pour partager leurs idées. Et, le moins que l’on puisse constater, c’est que cette stratégie a fonctionné. Pour preuve, près de 1500 personnes ont pris part à la première manifestation organisée contre l’exploitation du gaz de schiste le 31 décembre à In Salah, localité située à 1 500 km d’Alger. C’est d’ailleurs à partir de ce rassemblement que les manifestations se sont succédé. Dimanche dernier, 3 000 personnes ont manifesté devant la mairie de la même ville. A présent, le mouvement a gagné les localités de Tamanrasset et El Menea.
Généralement, les habitants du Grand sud algérien sont plutôt favorables aux autorités. Ces manifestations ont donc surpris nombre d’observateurs. En réaction, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, effectuera mercredi un déplacement dans cette région.