Vingt-neuf organisations sud-soudanaises et internationales de défense des droits humains ont, dans une lettre publiée jeudi, appelé les États-Unis à faire pression sur l’ONU afin qu’un embargo total soit imposé sur les armes destinées aux bélligérants du conflit qui sévit au Soudan du Sud.
Ces organisations, dont Amnesty International, Humanity United, et Human Rights Watch, ont exhorté Washington à soutenir l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies d’une résolution imposant un embargo sur les armes dans ce plus jeune Etat du monde. Elles ont rappelé dans leur lettre que les graves violations des droits humains commises par les forces gouvernementales et les troupes rebelles ont plongé le Soudan du Sud dans l’une des crises humanitaires les plus alarmantes du monde. Aussi, un embargo sur les armes est-il nécessaire afin de mettre fin aux massacres qui ciblent souvent les civils en fonction de leur appartenance ethnique.
Pour sa part, Geoffrey Duke, responsable de l’ONG SSANSA (South Sudan Action Network on Small Arms), a estimé qu’il était temps que le président Barack Obama prenne des mesures afin que l’année 2015 ne soit pas aussi meurtrière que l’année dernière pour les Sud-soudanais. « Si de nouvelles armes sont livrées au Soudan du Sud, cela attisera davantage les violences, les attaques contre les civils, les homicides arbitraires, les viols, les incendies et les pillages », a-t-il déclaré .
Le conflit au Sud-Soudan, qui oppose depuis décembre 2013 le président Salva Kiir à son ancien vice-président et rival Riek Machar, a déjà fait plus de 10 000 morts et près de 2 millions de réfugiés. Après une relative accalmie durant la dernière saison des pluies, les violences ont refait surface ces derniers mois, et les organisations humanitaires craignent une recrudescence des affrontements avec le retour de la saison sèche.