Au Togo, à l’approche des échéances électorales, les opposants au président de la République Faure Gnassingbé durcissent le ton, exigeant désormais un retour inconditionnel à la Constitution de 1992, après avoir constaté l’échec des négociations parlementaires sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l’accord politique global (APG) de 2006.
Après avoir annulé des démonstrations de rue la semaine dernière afin de soutenir un ultime examen desdites réformes à l’Assemblée nationale, les leaders des partis politiques et mouvements d’opposition du Togo ont été forcés de constater que le régime de Faure Gnassingbé n’avait aucune volonté de d’engager ces réformes.
L’Organisation des droits de l’homme (ODDH), l’Alliance des partis d’oppositions baptisée « Combat pour l’alternance pacifique en 2015 » (CAP 2015) et Balai citoyen du Togo (Cibal-Togo) ont tenu une conférence de presse dans la capitale togolaise, pour réclamer un retour pur et simple à la Constitution de 1992.
En effet, cette loi fondamentale de la République du Togo prévoyait un mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour le choix du chef de l’Etat et la limitation du mandat présidentiel à cinq ans, renouvelable une seule fois. Or ces dispositions, modifiées lors de la dernière révision constitutionnelle qu’a connue ce pays en 1992, par un parlement largement acquis au pouvoir de l’époque, constituent aujourd’hui les points clés des revendications de l’opposition qui en a fait un préalable à l’élection présidentielle prévue, en principe, pour le mois de mars 2015.
Les leaders de l’opposition ont aussi signé un communiqué pour lancer un appel à une manifestation massive de la population dans les rues, le 13 janvier prochain. Il s’agit d’une date hautement symbolique pour le peuple togolais car elle marque l’anniversaire du coup d’Etat du 13 janvier de 1963 dans lequel a été assassiné le premier président du Togo indépendant, Sylvanus Olympio.