Décidément, le Mali se stabilise difficilement à cause de la crise au nord et le changement de gouvernement. Un nouvel Exécutif vient d’être formé avec pour Premier ministre Modibo Keïta qui présente deux avantages pour le Président Ibrahim Boubacar Keita à savoir son âge (74 ans) et son expérience sur l’échiquier politique.
Considéré comme une « trouvaille » par IBK, qui l’a nommé en avril 2014, l’ancien premier ministre,Moussa Mara, un expert-comptable membre d’un petit parti rallié tardivement à la majorité présidentielle. Il n’a jamais été accepté par les caciques du Rassemblement du peuple malien (RPM), la puissante formation au pouvoir.
Quant à son nouveau successeur, les avis divergents .Toutefois, selon des sources locales, la formation de Modibo Keita a été diversement appréciée. D’aucuns espèrent que cette nouvelle équipe va œuvrer en vue de faire aboutir les négociations d’Alger sur le processus de paix et, partant, favoriser le développement du pays et le plein épanouissement des populations. D’autres,par contre, s’attendent à peu de résultats et portent même des critiques sur le déséquilibre au niveau du genre.
Ainsi, le principal parti d’opposition a déploré « la marginalisation des femmes qui ne sont que 3 sur un effectif pléthorique de 29 membres comprenant 23 reconduits, 3 anciens ministres des régimes précédents et seulement 3 nouvelles personnalités ».
Au-delà des divergences, des points de rapprochement sont relevés dans le discours de la classe politique malienne et tournent autour des sujets comme la lutte contre l’insécurité, l’impunité, la corruption, la mal gouvernance, le favoritisme dans l’administration d’Etat, la discrimination dans l’accès aux médias des informations du pouvoir ainsi que la marginalisation des femmes.