Le procureur de la république gabonaise a accusé lundi l’opposant Jean Ping d’avoir séquestré et torturé plusieurs personnes suite à l’attaque perpétrée contre son domicile en début de semaine.
Lundi matin à Libreville, un groupe de 200 jeunes hommes ont vandalisé le domicile de M. Ping opposant gabonais qui n’a pas hésité à soupçonner le pouvoir d’Ali Bango d’avoir commandité cette agression contre lui, ce que le gouvernement a formellement démenti.
Suite à cet incident, une enquête a été ouverte jeudi, et selon le procureur de la République, Sidonie Ouwé, M. Ping aurait emprisonné illégalement et infligé des traitements inhumains à certains de ses agresseurs. « Rien ne justifie que cet homme d’État ait ordonné l’arrestation et la détention illégale de ces jeunes hommes. Des traitements dégradants et humiliants leur ont été ensuite infligés, y compris la torture physique », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
M.Ping, qui n’a pas été placé en détention, n’a pas réagi dans l’immédiat à ces accusations. Mais en tout état de cause, si celles-ci s’avéraient, il risquerait jusqu’à 10 ans de prison ainsi qu’une peine d’inéligibilité aux prochaines élections présidentielles de 2016.Ancien allié de l’ex président Omar Bongo, il a basculé dans l’opposition après l’avènement au pouvoir du fils de ce dernier, Ali Bongo.
En fin d’année 2014, une manifestation préalablement interdite par les autorités, a dégénéré en violences, faisant au moins un mort parmi les opposants parmi lesquels une centaine a été arrêtée et actuellement jugée pour troubles à l’ordre public.
Depuis quelques mois, la grogne sociale monte au Gabon, grand pays producteur de pétrole en Afrique, mais dont un tiers de la population (1,7 million d’habitants) vit dans la pauvreté.