Des sources sécuritaires ont rapporté une violente attaque lancée dans la nuit de mardi à mercredi par des combattants du GATIA (Groupe autodéfense Touareg Imghad et alliés), loyalistes, contre une position des rebelles Touaregs et arabes opposés au gouvernement de Bamako dans le nord du Mali. L’attaque a fait une dizaine de morts dont plusieurs kamikazes.
La position des rebelles Touaregs attaquée se trouvait non loin de la localité de Tabankort, dans le nord du pays, à 200 kilomètres au nord de Gao. Une source sécuritaire des Nations unies affirme que deux kamikazes qui figuraient par les assaillants se sont fait exploser et un troisième a été tué par les rebelles du HCUA (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) et du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), deux groupes armés rebelles à dominante touarègue.
Ni la Minusma, ni la force française « Barkhane » ne se trouvait sur les lieux au moment de l’attaque considérée comme la dernière en date d’une longue série qui a commencé il y a plus d’un mois. La situation dans la zone est extrêmement tendue et ces affrontements à répétition menacent le processus de paix entre le gouvernement et les groupes rebelles sous l’égide de l’Algérie et les Nations unies.
L’attaque dans la nuit de mardi à mercredi est survenue après un revers de la Minusma dans ses efforts de médiation. La Mission des Nations unies au Mali s’est vue contrainte mardi soir de retirer un projet d’accord en cours de discussion avec les groupes armés. Ce projet d’accord avait notamment pour objectif la démilitarisation de la zone de Tabankort, qui est le théâtre d’affrontements entre groupes armés pro-Bamako et groupes rebelles, qui aurait ainsi dû passer sous le contrôle des Casques bleus. Ce projet d’accord a été vivement contesté à Gao où un millier de personnes, qui considéraient le projet favorable aux rebelles, sont descendues manifester dans les rues de la ville.