L’Union Européenne (UE), par la voix de son ambassadeur au Burundi, a demandé aux autorités burundaises la remise en liberté du journaliste Bob Rugurika, directeur de la Radio publique africaine (RPA), arrêté depuis une semaine pour complicité d’assassinat.
L’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi, Patrick Spirlet a appelé la semaine dernière, au respect de la loi en matière de presse.
La justice reproche à Rugurika une série de reportages qui attribuent l’assassinat de trois religieuses italiennes, perpétré à Bujumbura il y a quatre mois, à un commando qui serait recruté par de hauts responsables des services secrets. Les autorités militaires demandent à ce que soit mis à leur disposition le témoin-clé qui aurait reconnu, sur les ondes de la RPA, avoir tué l’une des religieuses.
Ce mardi 27 janvier, des organisations des professionnels des médias, soutenues par la société civile, ont lancé une campagne baptisée «mardi vert» dont la mission est d’obtenir la libération sans conditions du journaliste incriminé.
Des meetings ont eu lieu le même jour devant les locaux de RPA. Les manifestants ont confectionné et porté des tee-shirts verts, «la couleur de l’espoir». Un collègue de Rugurika a appelé tous ceux qui voudraient soutenir le journaliste mis en cause, de «porter chaque mardi des tee-shirts ou toute autre chose qui a la couleur verte», jusqu’à ce qu’il sera libéré.
Le diplomate européen Pascal Spirlet a fait aussi part de la préoccupation de son organisation devant les arrestations répétées de certains membres des partis politiques, ces derniers temps. L’UE craint en effet que ces arrestations puissent avoir un impact politique à l’approche des élections dans le pays, en mai prochain.
« Nous sommes préoccupés par la question du respect des droits des personnes inculpées dans certaines affaires », a déclaré Spirlet, ajoutant que «la crainte pourrait être de ne pas permettre la participation de certains leaders politiques au processus électoral».