Alors qu’il s’exprimait pour la première fois sur le sujet, le président nigérian Goodluck Jonathan a assuré mercredi, dans une émission télévisée, qu’il n’avait « pas été consulté » sur le report de six semaines des élections présidentielle et législative.
Le président, qui se représente pour un nouveau mandat, s’est exprimé lors d’une séance de questions-réponses avec des journalistes et des téléspectateurs retransmise en direct sur plusieurs chaînes de télévision nationales. Goodluck Jonathan a déclaré n’avoir rien à redire sur le report des élections décidé par l’INEC (Commission électorale nationale indépendante). Les raisons avancées par cet organisme sont les difficultés de distribution des cartes d’électeurs ainsi que les préoccupations sécuritaires pour le nord-est du pays, sont à ses yeux légitimes.
L’INEC affirme que le pays ne dispose pas de forces de défense suffisantes pour sécuriser le vote s’il était maintenu pour la date du 14 février, leur attention étant mobilisée par la menace Boko Haram dans le nord-est du pays. Le 7 février dernier, à une semaine du vote, l’INEC avait annoncé le report des scrutins pour la fin du mois de mars. L’organisme qui supervise les élections dans le pays affirmait répondre à une demande de la NSA (Agence nationale de la sécurité).
Près de 69 millions de Nigérians, sur une population de 173 millions d’habitants, sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leur président ainsi que les députés et sénateurs de leur fédération composée de 36 Etats et du territoire fédéral d’Abuja. Pour l’opposition et plusieurs analystes, ce report des élections est une manœuvre ourdie par le pouvoir sortant pour se donner plus de temps pour booster la campagne de Goodluck Jonathan et de son parti, le PDP (Part Démocratique Populaire) en perte de vitesse par rapport à son principal adversaire l’ancien général Muhammadu Buhari et son parti de l’ACP, le Congrès progressiste.