Dans le cadre du règlement de leur différend à la frontière maritime, Abidjan exige d’Accra l’arrêt immédiat de toute activité pétrolière dans la zone litigieuse en attentant que le Tribunal international du droit de la mer (TIDM) statue sur la question.
Ces deux pays, respectivement les deuxième et troisième économies d’Afrique de l’Ouest, se divisent sur le tracé de leur frontière maritime qui traverse un gisement de pétrole offshore que la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux voisins, souhaitent exploiter.
Face à la croissance de la demande mondiale d’hydrocarbures, l’industrie pétrolière s’est lancée dans la conquête des grands fonds marins. Plus de 5 % des ressources mondiales d’hydrocarbures liquides (12 % des ressources liquides conventionnelles) seraient situées dans les grands fonds et seraient estimées à environ 300 milliards de barils (Gb). D’ici 2035, leur production devrait atteindre près de 9 millions de barils/ jour, soit près de 11 % de la production mondiale conventionnelle de liquides.
Par conséquent, le litige à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana est de taille dans la mesure où l’enjeu se joue justement au niveau des acquis en ce domaine. Autrement dit, le fait pour l’un de ces Etats de disposer d’une surface qui regorge une richesse du genre est un avantage pour l’activité économique et pour l’amélioration des conditions de vie de la population.
Pour l’heure, la légère hausse des prix du carburant à Abidjan alimente la critique sociale au point de susciter l’intérêt des autorités nationales par rapport à la résolution du différend qui les oppose à Accra. Le verdict du TIDM est d’une extrême urgence pour éviter toute dégénérescence entre populations aux frontières.