Les jours passent mais semblent se ressembler pour les Burkinabè, notamment pour les acteurs-sources de la nouvelle ère. Le tandem Kafando-Zida est encore très attendu par rapport à l’exécution de ses engagements pris lors de sa prise de pouvoir.
De sources locales, des problèmes de fond persistent et jettent même un certain discrédit sur la volonté de ces autorités de faire avancer le pays vers un réel schéma démocratique.
Par exemple, le requiem de l’impunité dans les affaires Norbert Zongo et Thomas Sankara est loin d’être entonné alors que les Burkinabè attendent toujours que la vérité éclate enfin sur ces dossiers. D’où les zones d’incertitude obscurcissent le parcours de la transition.
«Nous ne sommes plus un peuple mouton, un bétail électoral qu’il faut engraisser pendant la campagne et le laisser maigrir après», a déclaré un dignitaire du pays. Une autre personnalité emblématique exprime sa gratitude à l’égard de ceux qui ont pris part à l’insurrection pour chasser Blaise Compaoré. Selon elle, « leur action a participé à sécher leurs larmes qui coulaient depuis 27 ans».
Fin octobre 2014, un mouvement populaire pressait le régime de Blaise Compaoré à laisser la direction du pays à une génération nouvelle, à même de promouvoir le développement socio-économique du Burkina. Ce soulèvement a eu, d’une part, comme corollaire de faire chuter le Président et, d’autre part, d’installer un pouvoir de transition afin de mener le pays sur la voie de la démocratie.
Toutefois, les acteurs du changement, notamment la société civile et l’opposition, ne baissent pas la garde quant au parcours du tandem Kafondo-Zida. Le but est de veiller à ce que le nouveau Burkina ne souffre pas les malaises d’hier.