Le président nigérian Goodluck Jonathan a profité d’une interview accordée mercredi dernier à VOA (Voice Of America) pour faire le point sur la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, dont l’allégeance au mouvement djihadiste Etat islamique vient d’être acceptée par ce dernier.
Dans un message audio diffusé jeudi, le porte-parole de l’Etat islamique a annoncé que le calife de l’organisation Abou Bakr al Baghdadi acceptait la promesse de loyauté des islamistes de Boko Haram. Cette nouvelle n’est pas une surprise pour le président nigérian qui affirme avoir des informations faisant état de liens entre les deux organisations djihadistes, même si le degré de ces liens, que ce soit en termes de quantité d’armes fournies ou d’état du financement, n’est pas connu.
Goodluck Jonathan affirme toutefois que des membres de Boko Haram vont s’entraîner dans camps de l’Etat islamique avant de revenir combattre en Afrique de l’Ouest. Un autre facteur a récemment fait son apparition dans l’équation de la lutte contre Boko Haram, à savoir la possession par les insurgés d’armes françaises.
En visite au Cameroun le 5 mars dernier, le ministre tchadien de la Communication Hassan Sylla Ben Bakari avait annoncé qu’environ 40% des armes saisies par les forces armées de son pays aux combattants de Boko Haram étaient de fabrication française. L’information, qui pointe indirectement la France comme fournisseur d’armes de Boko Haram, a poussé Paris à réagir. Son ambassade à Yaoundé a aussitôt rappelé le contrôle que la France exerce sur ses ventes d’armements et que, selon plusieurs rapports, l’essentiel des armes de Boko Haram seraient prélevées à l’armée nigériane ou proviendraient de trafics illégaux dans la région.
Sur le terrain, les troupes nigérianes poursuivent leur lutte contre les insurgés dans le nord-est du pays, encadrées par des « techniciens étrangers ». Selon des sources diplomatiques et sécuritaires citées par l’agence de presse britannique Reuters, une centaine seraient actifs sur le terrain.