Le PDP (People Democratic Party), le parti du président sortant Goodluck Jonathan, et l’APC (All Progressive Congress) de son rival Muhammadu Buhari sont donnés au coude à coude à six jours du scrutin présidentiel.
La bataille électorale fait rage dans le pays, plus particulièrement dans la mégapole de Lagos où les meetings se succèdent. Le président sortant Goodluck Jonathan y a effectué dimanche dernier sa troisième visite en un mois. Lagos représente en effet un enjeu stratégique de taille avec ses 18 millions d’habitants, les 52% du PIB du pays qu’elle génère et la forte concentration des personnes les plus fortunées et les plus influentes du pays qu’elle renferme. Muhammadu Buhari y bénéficie d’un léger avantage étant donné qu’il a le soutien de l’ancien président Olesegun Obasandjo dont l’ethnie yoruba est majoritaire dans cette zone et qu’il est également proche de l’ancien gouverneur de Lagos Bona Tinibu. Muhammadu Buhari peut également miser sur le rejet chronique de Lagos envers l’Etat central, représenté par le PDP.
Les sondages révèlent que le report de l’élection, initialement prévue pour le 14 février dernier, a permis au président sortant de rattraper son retard sur son rival, grâce notamment à l’annonce par l’armée nigériane de quelques victoires face aux insurgés islamistes de Boko Haram. Le PDP a également innové dans cette campagne avec la création d’un centre d’appels où 300 jeunes électeurs appellent chaque jour les habitants de Lagos pour les convaincre de réélire leur candidat.
Selon les chiffres fournis par l’INEC, la Commission électorale indépendante, 82% des cartes ont été distribuées aux électeurs nigérians. La participation à ce scrutin dont l’issue est des plus incertaines s’annonce déjà sans précédent. Cette élection sera la première dans le pays à voir deux partis s’affronter à pied d’égalité.