L’impossibilité d’un échange constructif ne présage rien de bon pour les prochaines élections en Guinée ; d’où l’appel au dialogue politique lancé par le gouvernement à l’opposition.
Dans une déclaration publique, le porte-parole du gouvernement a appelé l’ensemble de la classe politique au dialogue. « Nous sommes ouverts à des solutions, et nous restons à l’écoute », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que « ce dialogue doit se tenir sans préalable et reprendre au plus vite ».
En effet, le climat politique est très tendu en ce moment en Guinée. Entre accusations mutuelles de fraude et de mauvaise gouvernance, se faufilent les désastres causés par Ebola tant sur la population que sur le plan économique.
De source locale, à sept mois du premier tour de l’élection présidentielle, l’opposition conteste le chronogramme des futures élections décliné par la Commission électorale indépendante (CENI), qui a inversé l’ordre des élections. En réponse, l’opposition a annoncé le boycott des travaux de l’Assemblée nationale et récuse la commission électorale.
Pour les acteurs de la classe politique guinéenne, il est « difficile de discuter avec un gouvernement qui nie ses propres engagements ».
Dans ce cadre Conakry s’est engagé dans un dialogue actif avec ses partenaires extérieurs concernant l’appui technique et financier nécessaire pour garantir un processus électoral transparent, juste et intègre. Mais cela ne rassure pas pour autant l’opposition qui exige, selon une source officielle, le départ du chef de l’Etat en exercice qui veut se représenter pour un nouveau mandat non prévu par la Constitution.
Les prochains jours ou les mois, placent le peuple guinéen dans l’incertitude et avec lui, l’ensemble des Etats de la sous-région. Plusieurs acteurs internationaux sont à l’œuvre pour éviter tout dérapage politique en Guinée et lui préserver la paix et lui permettre de poursuivre ses programmes de développement.