A Misséni, une localité située au sud du Mali, à 20 km de la frontière ivoirienne, un gendarme malien a été tué mercredi dans une attaque attribuée à de supposés jihadiste, ce qui constitue une première puisque le sud du pays était jusqu’à cette date épargné par les frappes des groupes armés qui s’activent plutôt au nord malien.
Selon une autorité locale parlant sous couvert de l’anonymat, une trentaine de jihadistes criant Allah akbar (Dieu est le plus grand) ont attaqué dans la nuit de mardi à mercredi, le camp militaire de la ville de Misseni, dont ils ont pris le contrôle et y ont hissé leur drapeau, avant de tirer sur le poste de la gendarmerie et de la police.
Le gendarme Bassiaka Koné a été tué par balles lors de cette attaque, a précisé la gendarmerie de Misséni, ajoutant que deux véhicules de l’armée et des motos de la police ont aussi été brûlés par les assaillants.
Un renfort de l’armée a aussitôt quitté Sikasso, chef-lieu de la région dont dépend Misséni, en direction de la frontière ivoirienne.
C’est la première attaque attribuée à des jihadistes dans le sud du Mali, dont le Nord était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et de la rébellion touareg malienne.
Même si elles ont été sécurisées grâce aux opérations militaires « Serval » et « Barkhane » conduite par la France, des zones entières de cette vaste région désertique échappent encore au contrôle des autorités maliennes et des forces internationales déployées depuis près de deux ans au Nord du Mali.