La Haute cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar a rejeté ce samedi, la demande de destitution du président Hery Rajaonarimampianina votée par l’Assemblée nationale le 26 mai.
La cour justifie son rejet, par le fait que la mise en accusation sur laquelle elle a statué ne repose sur aucun fondement juridique.
Selon les juges, l’accusation de haute trahison n’est pas constituée, la haute trahison se définissant comme le fait de porter les armes contre la République ou de s’allier à une puissance étrangère contre les intérêts de la nation.
Aussi les accusations de violation de la Constitution et de manquements au devoir du président ont été rejetées.
Quoiqu’il en soit, selon les juges, aucun des moyens avancés par le parlement ne correspond, même de loin, à aucun des motifs valables pour la déchéance de l’actuel président.
Une décision « ridicule » selon Pierre Houlder, le porte parole du parti d’ Andry Rajoelina, majoritaire à l’assemblée nationale, qui avait voté la destitution du président Hery.
C’est l’Etat de droit, tout le monde doit se soumettre à la décision de la HCC réplique Rivo Rakotovoa, le président du parti de Chef de l’Etat.
Madagascar vit présentement une crise politique depuis que le parlement a voté une motion de destitution du chef de l’Etat. Mais selon la Constitution, cette destitution devait être entérinée par la Haute cour.
Vendredi soir déjà, avant même de connaître le verdict de la Cour, l’opposition par la voix de Sarah Georget Rabeharisoa avait exigé dans un communiqué lu devant la presse, une présidentielle anticipée, quelque soit la décision de la cour constitutionnelle.
Mais la HCC a refusé de suivre les parlementaires dans leur projet de destitution du président Her Rajaonarimampianina, démocratiquement élu en 2013 et reconnu par la communauté internationale. Néanmoins, ce dernier est vivement contesté par ses opposants pour sa gestion.
Fin mai, 121 des 151 députés de l’Assemblée nationale ont voté une requête de mise en accusation pour démettre le président de ses fonctions évoquant selon eux, sept cas de violation grave de la constitution.
Mais pour Rajaonarimampianina, ce vote est le résultat de la corruption de certains parlementaires et les rancœurs des députés à son endroit, notamment parce qu’il a refusé de leur octroyer des véhicules de type 4×4 qu’ils réclamaient.
Les donateurs internationaux, qui avaient fui en 2009, commencent tout juste à revenir. Une nouvelle phase d’instabilité ne serait sûrement pas la bienvenue dans ce pays dont l’économie a été mise à genoux par des années de crise.