L’ancien Premier ministre ougandais, Amama Mbabazi, a annoncé lundi sa candidature à la présidentielle de 2016 en Ouganda, devenant ainsi le principal rival en lice que le président sortant, Yoweri Museveni, doit affronter.
Pendant 28 ans, John Patrick Amama Mbabazi a été l’une des personnalités les plus influentes du régime de Yoweri Museveni, dont il a été le compagnon d’armes pendant 40 ans.
Nommé Premier ministre en 2011, il a été limogé en septembre 2014 par le chef de l’État, vraisemblablement en raison de son ambition présidentielle notoire. Mais avant que la lune de miel ne prenne fin entre les deux hommes, Mbabazi s’est construit un solide pedigree, notamment comme ministre de la Sécurité (2006-2011), ministre de la Défense (2001-2006) et Procureur général (2004-2005).
Amama Mbabazi, issu du sud de l’Ouganda comme Museveni, a fait ses premières armes en politique sous le régime d’Idi Amin Dada. Encore étudiant en droit à l’université de Makerere, il a rejoint les rangs du Fronasa en 1974, le Front du salut national fondé par Museveni deux ans plus tôt pour libérer le pays du dictateur, avant de cofonder le Mouvement de résistance nationale (MRN, au pouvoir) au début des années 80. Exclu de son parti il y a un an, Mbabazi ne possède plus, à 66 ans, que son siège de député de Kinkizi Ouest, où il a été élu en 1996.
Nouvelle vision pour l’Ouganda
La prochaine élection doit « insuffler un nouveau souffle dans notre système gouvernemental, un système devenu faible et inefficace », a-t-il expliqué dans une vidéo mise en ligne pour annoncer officiellement sa candidature à la présidentielle de 2016. Mais derrière son slogan « Go forward » (« Aller de l’avant ») et le logo d’une grue royale en plein vol, le programme d’Amama Mbabazi ne propose pour l’heure rien de bien original (« revigorer la démocratie et ses institutions », « attirer des investissements locaux et étrangers », « fournir des emplois adaptés au 21e siècle », améliorer la santé et l’éducation, etc).
Comment Museveni avant lui, Amama Mbabazi a compris l’influence d’internet et il monte en puissance sur les réseaux sociaux, bien avant que la campagne officielle ne commence. Depuis déjà quelques semaines, il y distillait des indices sur l’annonce de sa candidature. C’est l’un des politiciens africains les plus populaires et actifs de la twittosphère, avec à son actif près de 4 000 tweets et plus de 84 000 abonnés.