Les résultats officiels des législatives en Ethiopie, attribuent ce lundi, une écrasante victoire à la coalition au pouvoir et ses partis alliés, soi score sans appel de 546 sièges sur les 547 que compte la Chambre des représentants du peuple.
Le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), coalition de quatre grands partis qui dirige l’Ethiopie depuis 1991, a remporté les 500 circonscriptions dans lesquelles il présentait des candidats. Les 46 autres sièges sont répartis entre des petites formations régionales qui lui sont alliées.
Reste le seul résultat définitif de la circonscription de Bonga (sud-ouest), où le scrutin avait dû être reporté, mais les chiffres provisoires semblent montrer, là également, une victoire du camp au pouvoir.
Aussi, L’EPRDF et ses alliés remportent la quasi-totalité des 1.987 sièges des Assemblées des neuf Etats qui composent la fédération éthiopienne, laissant échapper seulement 21 sièges.
Le président de la Commission électorale, Merga Bekana, s’est félicité de la forte participation et du déroulement harmonieux du processus électoral, qu’il a qualifié de libres, équitables, pacifiques, crédibles et démocratiques.
Mais l’un des principaux partis de l’opposition éthiopienne, le parti Semayawi (Parti bleu) avait dénoncé fin mai un déni de démocratie après l’annonce de résultats provisoires montrant que l’EPRDF s’acheminait vers une victoire écrasante.
Ce parti a indiqué bien avant les résultats officiels ne pas accepter le processus électoral comme étant libre et juste et ne reconnaît pas le résultat malsain et non démocratique de ces élections.
Taye Negussie, professeur de sociologie à l’Université d’Addis Abeba a estimé que ce résultat était totalement attendu. Il n’y a pas de multipartisme en Ethiopie. C’est simplement une imitation, a t il commenté. Un avis partagé par plusieurs observateurs de la vie politique éthiopienne. Pour eux la vrai opposition est contrainte à l’exil.
Symbole de la famine dans les années 1980, le pays affiche désormais une croissance économique, autour de 10% ces cinq dernières années, selon la Banque mondiale.
Ces élections étaient les premières depuis la mort en 2012 du premier ministre Meles Zenawi, qui avait incarné le pouvoir en Ethiopie depuis le renversement de Mengistu Haile Mariam, chef de la junte qui dirigea l’Ethiopie durant la « terreur rouge », entre 1974 et 1991.