Des renforts ont été envoyés dans le nord de la Côte d’Ivoire après l’attaque perpétrée par des jihadistes dimanche au Mali, à 20 km de la frontière ivoirienne, a annoncé ce lundi Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement ivoirien.
« Nous nous organisons pour éviter d’être touchés par la menace jihadiste », a-t-il ajouté, se refusant à donner plus de précisions ni le nombre ni leur corps d’appartenance pour des raisons de sécurité
Les jihadistes avaient momentanément pris le contrôle dimanche de la ville malienne de Fakola, située à 20 km de la frontière ivoirienne, et ont brûlé plusieurs bâtiments administratifs avant d’en être chassés par l’armée malienne.
Dans leur fuite, ils ont abandonné un drapeau noir portant l’inscription Ansar dine-Sud, retrouvé à la mairie de la ville, selon un habitant.
Le groupe Ansar Dine fait partie des groupes islamistes qui ont contrôlé le nord du Mali en 2012, avant d’en être chassés en grande partie à partir de janvier 2013 par les forces françaises.
«Les jihadistes sont à nos portes. C’est préoccupant, cela fait peur. C’est une menace réelle sur la Côte d’Ivoire, un pays laïque», a affirmé le député Pierre Gaho Oulatta, un ancien colonel de l’armée, qui préside la Commission de sécurité et de défense de l’Assemblée nationale.
Une telle nouvelle met les populations dans la peur, la terreur, au vu de l’énorme porosité de la frontière terrestre ivoiro-malienne, a-t-il observé.
Pour lui, le gouvernement doit prendre des mesures pour éviter que cela arrive en dans le pays qui se prépare à des élections présidentielles et législatives dans seulement 4 mois.
Surtout que le problème des ex-combattants ivoiriens de la récente crise politico-militaire et qui sont de confession musulmane pour la grande majorité, pourraient constituer des recrus faciles pour les jihadistes, même si selon les autorités, le péril jihadiste est pour le moment très faible à l’intérieur du pays.
La semaine dernière, le gouvernement d’Alassane Ouattara s’est félicité d’avoir réinséré 55.000 ex-combattants sur 64.000, soit un taux concluant de 85% à la fin de l’opération de désarmement des ex-combattants de la crise postélectorale de 2010-2011, conduite par l’Autorité pour le Désarmement la Démobilisation et la Réinsertion (ADDR).