Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, en campagne pour la présidentielle controversée du 15 juillet, n’ira pas au sommet des chefs d’Etat est-africains (EAC) consacré lundi à la crise politique au Burundi.
« Le président Pierre Nkurunziza ne va pas participer au sommet de Dar Es Salaam » en Tanzanie, a déclaré le porte-parole de la présidence Gervais Abahiro, précisant qu’il serait représenté par son ministre des Affaires étrangères, Aimé-Alain Nyamitwe.
Le sommet de la Communauté est-africaine (EAC) est le troisième en moins de deux mois, portant sur la crise déclenchée par l’annonce fin avril, de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat jugé anticonstitutionnel par l’opposition. La présidentielle est prévue le 15 juillet.
Le sommet de l’EAC qui réunit les chefs d’Etat du Burundi, de Tanzanie, du Rwanda, d’Ouganda et du Kenya, a lieu en l’absence du président rwandais, Paul Kagame qui se trouve en Norvège pour un sommet sur l’Education, selon la présidence rwandaise, après avoir déjà ouvertement suggéré à Nkurunziza de quitter le pouvoir. Lundi, Pierre Nkurunziza sera lui en campagne présidentielle en province, en meeting dans les provinces de Mwaro et Gitega dans le centre, selon d’autres sources officielles.
La crise politique déclenchée par l’annonce de la candidature de Nkurunziza a été émaillée de violences meurtrières. Un mouvement populaire de contestation a été violemment réprimé par la police. Il a aussi donné lieu à des heurts sanglants avec les jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, qualifiés de « milice » par l’ONU.
Au moins 70 personnes sont mortes depuis le début de la crise. Et plus de 140.000 Burundais ont fui dans les pays voisins – Rwanda, République démocratique du Congo et Tanzanie – le climat préélectoral délétère. L’EAC avait déjà organisé deux sommets sur la crise du Burundi.
Des putschistes avaient profité du premier sommet, le 13 mai, pour mener un coup d’Etat – avorté – en l’absence de Nkurunziza. Le président burundais avait alors boycotté le deuxième sommet organisé le 30 mai.
Bujumbura a refusé de reporter les scrutins, arguant d’un risque de vide institutionnel, le mandat de Pierre Nkurunziza devrait s’achever le 26 août.