Vingt-deux personnes ont été tuées et des dizaines blessées en moins de 48 heures dans une flambée de violences intercommunautaires dans la région de Ghardaïa, dans le sud de l’Algérie, théâtre de heurts récurrents entre Arabes et Berbères depuis deux ans et demi.
Le gouvernement algérien a chargé l’armée et la justice de mettre fin aux violences entre Arabes et Berbères dans la région. Barricades de pneus, de brouettes et d’objets divers, locaux commerciaux, maisons et véhicules incendiées: la ville de Guerara portait jeudi matin les stigmates des affrontements des jours précédents.
Aucun déploiement de soldats n’était toutefois visible dans cette localité où 19 personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi, le plus lourd bilan depuis le début de la crise communautaire en décembre 2013. Au moins trois autres ont été tuées ailleurs dans la région de Mzab, à environ 500 km au sud d’Alger. La brusque flambée de violences a été déclenchée mardi peu avant minuit lorsque des hommes au visage masqué et armés de fusils de chasse ont ouvert le feu sur des habitants, selon une version des faits non confirmée du quotidien El Khabar.
Fait inédit depuis le début de cette crise, le président Abdelaziz Bouteflika a convoqué une réunion d’urgence, a annoncé l’agence APS. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, et le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, y participaient.