Le Parlement rwandais a donné, le 14 juillet, son indirectement feu vert au maintien au pouvoir du président Paul Kagame au-delà de 2017, en soutenant une pétition de quelque 4 millions de citoyens qui réclament la suppression de la limitation du nombre des mandats présidentiels prévue dans la Constitution.
Les deux chambres composant le parlement rwandais, toutes les deux dominées par le Front patriotique rwandais (FPR), le parti de Kagame, se sont prononcées sans surprises en faveur d’une réforme constitutionnelle. Mais des amendements devront cependant encore être votés, puis une nouvelle Constitution formellement soumise à référendum à la population. «Je veux remercier tous les membres du Parlement pour leur soutien aux souhaits du peuple», a déclaré, à l’issue des votes, la présidente de la chambre des députés, Donatilla Mukabalisa.
La Constitution rwandaise limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit donc en l’état à Paul Kagame, élu en 2003 et en 2010, de se présenter une troisième fois.Le débat autour d’une réforme constitutionnelle a été présenté comme émanant d’une pure initiative populaire.
En quelques semaines, plus de 3,7 millions de Rwandais, sur un corps électoral de quelque 6 millions, ont signé des pétitions demandant au Parlement de modifier l’article 101 de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels successifs. Mais les opposants et certains observateurs évoquent manœuvre du pouvoir pour permettre à Paul Kagame de se cramponner à son fauteuil dans un pays régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté d’expression.
Une petite formation d’opposition, le Parti démocratique vert, et un particulier ont déposé dans ce cadre des pétitions pour réclamer que l’article 101 ne soit pas modifié. Ces pétitions ont cependant très peu de chances d’aboutir.