L’arrestation de quatre militants des droits humains et d’un journaliste est le dernier acte en date d’une répression croissante en Angola visant l’opposition, et des violations flagrantes des droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association dans ce pays, a déploré Amnesty International.
Les quatre militants et le journaliste, un correspondant de la radio Deutsche Welle ont été détenus pendant plus de huit heures le 22 juillet après leur interpellation alors qu’ils rendaient visite à des prisonniers d’opinion incarcérés depuis le mois de juin à la prison de Calomboloca, dans la province de Luanda. Ils ont été remis en liberté, mais convoqués à nouveau, pour être entendus le lendemain par le procureur municipal.
«La détention arbitraire de ces militants est de toute évidence une manœuvre de la police et des autorités angolaises, qui cherchent à persécuter et intimider quiconque s’associe d’une manière ou d’une autre avec celles et ceux qui se battent contre ce régime répressif », a déclaré Noel Kututwa, directeur adjoint du bureau d’Amnesty International en Afrique australe. « Ces méthodes, dit-il, ont pour but de restreindre l’espace de la liberté d’expression, de réunion et d’association, et ceci doit cesser ».
Les militants ont été accusés d’avoir voulu « faire de la politique dans l’enceinte de la prison », et le journaliste a été arrêté uniquement parce qu’il avait pris une photo de la façade du bâtiment.
« Il est choquant de voir que n’importe qui peut être arrêté simplement parce qu’il rend visite à des militants emprisonnés, ou qu’il prend une photo. La police angolaise doit mettre un terme à ces abus de pouvoir et s’attacher plutôt à garantir la sécurité de tous les Angolais », a martelé Noel Kututwa.
Depuis quelques années, les autorités angolaises ne cessent de s’en prendre aux défenseurs des droits humains et aux personnes qui réclament que les responsables de violations des droits humains dans le pays soient amenés à rendre compte de leurs actes. De nombreuses personnes ont été tuées, arrêtées arbitrairement, torturées ou soumises à une disparition forcée par les forces de sécurité parce qu’elles avaient critiqué le régime du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 36 ans.
Le 21 juin 2015, une quinzaine de militants ont été arrêtés à Luanda alors qu’ils assistaient à une réunion sur les questions de violations des droits humains et les problèmes de gouvernance.