La Zambie vient de lever 1,25 milliard de dollars d’obligations au taux de 8,97%, suite à une émission obligataire record sur les marchés internationaux lancée jeudi dernier.
Le pays a obtenu des investisseurs étrangers, 1,25 milliard de dollars à 10, 11 et 12 ans. Un montant inférieur à son objectif initial – la Zambie souhaitait lever entre 1,5 milliard et 2 milliards de dollars – mais supérieur à son précédent emprunt de 1 milliard réalisé un an auparavant.
Ce financement a été effectué au prix fort : le taux moyen demandé par les investisseurs a atteint 8,97 %. La tranche à 12 ans est même rémunérée à 9,375 %, du jamais vu depuis sept ans en Afrique subsaharienne. A titre de comparaison, l’obligation de 2014 versait une rémunération initiale déjà élevée de 8,5 %, qui a atteint depuis 8,8 %.
Malgré ces taux très importants, le gouvernement zambien n’a pas renoncé à cet emprunt. Il faut dire que l’opération vise principalement à combler le déficit budgétaire du pays, dont le montant prévu pour 2015 a plus que doublé. Il est passé de 8,5 milliards de kwachas (1 milliard d’euros) en début d’année, à 20 milliards de kwachas (2,3 milliards d’euros) actuellement.
Une situation qui s’explique principalement par le déclin du cours du cuivre, qui a diminué les recettes fiscales du pays. Le prix du métal, qui représente 70 % des revenus à l’exportation et 10 % du PIB zambien, s’est effondré de 16,5 % depuis le début de l’année sur le London Metal Exchange.
Cette baisse des ressources pour l’Etat zambien s’est aggravée avec la décision récente de renoncer à créer une taxe minière – qui avait pourtant les faveurs du FMI – par crainte de pénaliser un peu plus les investissements des entreprises du secteur. En parallèle, les dépenses publiques ont dépassé la cible prévue, sous l’effet de l’approche des élections générales, qui se tiendront en 2016.
Ce creusement du déficit préoccupe les agences de notations. Tandis que Moody’s avait descendu sa perspective pour le pays de stable à négative en mai dernier, Standard &Poors vient d’abaisser la note de la Zambie de B+ à B. De quoi pousser le rendement de l’obligation à la hausse, d’autant que les marchés préfèrent généralement financer des investissements de long terme plutôt qu’un déficit budgétaire. En outre, le contexte n’est guère favorable. Les emprunts d’Etats africains attirent moins que l’année passée, alors que se profile une remontée des taux de la Réserve fédérale américaine.