L’Union européenne a exprimé mardi, son inquiétude face à « la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Burundi » au lendemain de l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président Pierre Nkurunziza suivi d’une tentative d’assassinat d’un défenseur des droits de l’Homme.
« Le nouvel attentat commis à Bujumbura contre le défenseur des droits de l’homme, Pierre-Claver Mbonimpa confirme la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Burundi », a estimé une porte-parole de l’UE pour les Affaires étrangères.
« Tous les acteurs burundais doivent faire preuve de retenue et chercher la voie du dialogue. La violence, quels qu’en soient les auteurs, ne pourra jamais contribuer à sortir le pays de l’impasse politique actuelle », a-t-elle insisté.
« L’UE a appelé les autorités burundaises à assurer la sécurité de Pierre-Claver Mbonimpa qui se trouve actuellement à l’hôpital grièvement blessé », a ajouté la porte-parole. L’UE avait immédiatement condamné l’attaque à la roquette qui a coûté la vie dimanche au général Nshimirimana, estimant qu’elle reflétait une « dangereuse escalade de la violence ».
La mort de ce cacique du régime a constitué un choc pour le camp présidentiel et fait craindre une nouvelle spirale de violences et de représailles dans ce petit pays des Grands lacs à l’histoire jalonnée de massacres de masse. Le Burundi traverse une grave crise politique depuis fin avril, début d’un mouvement de contestation contre un troisième mandat du président, Pierre Nkurunziza.
Malgré des violences qui ont fait une centaine de morts et un coup d’Etat avorté mi-mai, Nkurunziza (au pouvoir depuis 2005) a été officiellement réélu fin juillet, lors d’un scrutin contesté par l’opposition, la société civile et de nombreux pays occidentaux. L’UE avait regretté les conditions de la réélection de Nkurunziza, le 21 juillet, menaçant de suspendre toute coopération et rappelant qu’elle « se prépare » à décréter des sanctions contre des personnalités responsables de la répression si les violences ne cessaient pas.
La Belgique, ancienne puissance coloniale et principal bailleur du pays après l’UE et la Banque mondiale, a réaffirmé mardi sa « vive préoccupation » dans un communiqué.Le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, « constate avec inquiétude que le climat actuel de violence au Burundi va de pair avec des restrictions de plus en plus sérieuses aux libertés fondamentales, y compris par des atteintes à l’intégrité physique de journalistes et de militants des droits de l’homme », selon le texte.