Le journaliste gambien Alagie Ceesay, porté disparu depuis le 17 juillet, a été arrêté et présenté à Banjul devant un tribunal qui l’a accusé de « sédition » et a fixé son procès au 18 août.
Selon des témoins, Ceesay, directeur de la radio privée gambienne Teranga FM, est apparu pour la première fois en public mardi devant le même tribunal, qui avait alors renvoyé l’audience à mercredi. Des proches et collègues de Ceesay affirmaient être sans nouvelles de lui depuis la nuit du 17 juillet, lorsqu’il a été emmené vers une destination inconnue par des hommes non identifiés.
Mercredi, il a été formellement accusé de sédition et placé en détention préventive par le tribunal, qui a fixé son procès au 18 août. Selon l’acte de mise en accusation, il lui est reproché d’avoir partagé par téléphone portable, avec deux femmes, « des photos montrant une arme pointée en direction du président gambien Yahya Jammeh, dans l’intention de susciter le mécontentement et la haine » au sein de la population.
Ceesay a plaidé non coupable. La défense a demandé une mise en liberté provisoire du journaliste que le parquet a refusé, arguant de « la poursuite des enquêtes et des risques de subordination de témoins ».
« Si le détenu voulait fuir, il aurait pu le faire depuis sa première arrestation. Ce n’est qu’une simple spéculation », a affirmé l’avocate Combeh Gaye.
Avant sa disparition le 17 juillet, Ceesay avait été détenu au secret du 2 au 13 juillet. Ses proches avaient affirmé qu’il avait alors été arrêté par des agents de l’Agence nationale du renseignement (National Intelligence Agency, NIA).
Il n’avait alors fait l’objet ni de poursuite ni d’aucune convocation à un poste de police, précisent les mêmes sources, qui ont fait état, sans autre indication, de « traitements dégradants » subis par le journaliste durant sa détention.