Les élections législatives en Haïti ont débuté ce dimanche, dans la confusion, en raison d’un retard d’une heure avant l’ouverture de la majorité des bureaux de vote, le premier organisé dans ce pays, depuis l’arrivée au pouvoir du président, Michel Martelly en mai 2011.
Avec près de quatre années de retard, les 5,8 millions d’électeurs sont appelés à élire l’ensemble de leurs députés et deux tiers des membres du Sénat. Quelques 1.800 candidats sont en lice pour seulement 139 sièges parlementaires à pourvoir.
Les habitants de la capitale ont attendu plus d’une heure pour que les chefs des bureaux de vote finissent d’afficher les listes et d’installer les urnes avant d’être autorisés à voter. Le même retard a également été constaté dans les villes de province.
Mais le porte-parole du conseil électoral provisoire (CEP) s’est cependant déclaré optimiste. « Nous constatons ces ouvertures tardives, causées surtout par l’arrivée tardive du personnel affecté aux bureaux de vote, mais nous allons rattraper ce retard au cours de la journée», a expliqué Richardson Dumel.
Les Haïtiens étaient peu nombreux à s’être rendus aux urnes pour les élections législatives dimanche à la mi-journée. Le scrutin a été marqué par des premiers incidents parfois violents, provoquant la fermeture anticipée de dizaines de bureaux.
Dans la matinée, au moins trois bureaux de vote ont été saccagés dans la capitale Port-au-Prince, les urnes jetées à terre et les bulletins déchirés par des individus non identifiés.
Frantz Lerebours, porte-parole de la police nationale d’Haïti, a indiqué à la mi-journée que, sur l’ensemble du pays, 26 bureaux de vote ont fermé leurs portes en avance suite à des violences aux abords ou à l’intérieur. Ces centres, installés dans des établissements scolaires, dont chacun regroupe plusieurs dizaines de bureaux de vote.
En raison d’une crise profonde entre le président Michel Martelly et l’opposition, aucun scrutin n’a pu être organisé dans le pays depuis 2011.
Craignant des violences, la police nationale a mobilisé plus de 7.000 agents à travers le pays et la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (Minustah) est également présente sur le terrain pour offrir son soutien aux autorités locales.
Le président Michel Martelly et les membres du conseil électoral provisoire ont lancé des appels au calme, tout en restant confiants quand au bon déroulement du scrutin. « Nous sommes un peuple non violent », a assuré Richardson Dumel, porte-parole de CEP, concluant que « les Haïtiens vont pouvoir faire le choix de leurs représentants sans inquiétude et cette démarche démocratique est la seule qui peut permettre au pays d’avancer ».